La transformation du laboratoire mobile du LAMS vise à effectuer, pour la première fois, des observations en mode « imagerie chimique », c’est à dire en collectant directement des informations chimiques complémentaires à l’aide de capteur à deux dimensions. Ce projet a reçu le soutien de la Région Ile-de-France dans le cadre du DIM Analytics.
Partant des éléments du commerce, du savoir-faire acquis dans l’utilisation du rayonnement synchrotron et de celui de chercheurs et ingénieurs impliqués dans ce projet, un ensemble original d’instruments sera mis en place pour permettre l’analyse non invasive et in-situ des œuvres, que ce soit en France ou dans le monde. Ce projet est principalement constitué par deux dispositifs d’imagerie, associés à des techniques de mesure ponctuelle. Cet ensemble d’instruments sera tout à fait exceptionnel dans le monde par la complémentarité des techniques analytiques envisagées et la puissance des outils mis en œuvre.
Il s’agit de :
(1) un imageur par fluorescence des rayons X (2-25keV) , basé sur une caméra « couleur » de rayons X, pour l’analyse chimique élémentaire des éléments. Nous proposons ici de construire un instrument portable d’imagerie XRF basé sur une nouvelle génération de détecteur disposant d’une très bonne résolution en énergie et couplé à une matrice de lentilles faites de capillaires de verre .
(2) un imageur proche-infrarouge (1000-2500nm) permettant l’identification de certains minéraux et de matières organiques à partir de mesures vibrationnelles. Cette technique vibrationnelle est en plein essor actuellement car elle fournit facilement des spectres caractéristiques de la nature et des quantités de molécules en interaction. Les applications industrielles se multiplient, celles dans le domaine du Patrimoine culturel se développent.
(3) Un ensemble de dispositifs de mesure ponctuelle non invasive – diffraction des rayons X portable, spectroscopie de fluorescence des rayons X avec un détecteur à haute résolution et de spectroscopie infrarouge à transformée de Fourier pour l’analyse in situ d’échantillons minuscules. Pour la diffraction des rayons X, le concept d’un nouvel instrument sera mis en oeuvre avec de nouvelles optiques de rayons X qui permettent d’envisager aujourd’hui un appareil performant disposant d’un faisceau de petite dimension.
Cette portabilité des instruments d’analyse permet l’accès à des objets rares, sans les limitations liées à leur déplacement lorsqu’ils sont à l’étranger ou bien précieux, très fragiles ou de grandes dimensions. La construction de ce laboratoire permet aussi de réfléchir à un développement nouveau des techniques de contrôle non destructif employées pour détecter des pollutions environnementales ou étudier l’état d’intégrité de structures ou de matériaux dans le domaine civil ou industriel (industries pétrolière, nucléaire, automobile ou aéronautique). Nous proposons d’ouvrir l’accès à ces instruments pour des études environnementales et de criminalistique pour d’autres enjeux de société, grâce à un partenariat avec différentes structures.