Séchage des huiles utilisées en peinture

Une peinture est traditionnellement constituée d’un pigment broyé dans un liant. L’usage de l’huile se généralise dans la peinture à partir du XVe siècle : les peintres savent alors comment améliorer ses propriétés de séchage, par chauffage et emploi de siccatifs à base de plomb. Par définition un liant est un constituant filmogène dont le ‘séchage’ permet le passage d’une pate liquide à un film solide. Ce séchage peut avoir lieu par évaporation, dans les peintures à l’eau ou a tempera. Dans le cas de la peinture à l’huile, il est généralement admis qu’il s’agit d’un processus d’auto-oxydation suivi d’une polymérisation.

 

Un premier suivi moléculaire a été mené par FTIR en mode ATR afin d’étudier l’effet de siccatifs au plomb sur le séchage de l’huile de lin. Les changements ont été suivis par l’intégration de bandes d’absorption d’intérêt, tells que ν(O-H) à 3500 cm-1, et la bande ν(C-H), cis C=C-H à 3010 cm-1. L’addition d’oxyde de plomb permet d’accélérer le séchage en réduisant le temps d’induction (par 4 pour une quantité de 5%) sans changer notablement le mécanisme réactionnel. Un optimum de concentration à 5% a été obtenu en comparant les cinétiques à 1 et 20% de PbO. D’autres paramètres ont aussi été étudiés tels que l’addition d’eau pendant la préparation de l’huile, couramment mentionné dans les recettes historiques, les conditions de température et d’humidité ainsi que l’effet d’une lumière UV.

Référence : L. de Viguerie*, P.A. Payard, E. Portero, Ph. Walter, M. Cotte, The drying of linseed oil investigated by Fourier transform infrared spectroscopy: historical recipes and influence of lead compounds, Progress in Organic Coatings, 93, 46-60, 2016. http://dx.doi.org/10.1016/j.porgcoat.2015.12.010